Communiqué de presse

Communiqué de presse : La violence au quotidien dans le camp de réfugiés de Jenin

Les enfants privés d’école : Témoignage de Mostaham, coordinatrice du projet soutenu par le Comité pour une paix juste au Proche-Orient dans le camp de Jenin (Cisjordanie)

Depuis que Donald Trump a annoncé la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël et le déménagement de l’ambassade américaine de Tel- Aviv à Jérusalem, un nouveau déséquilibre s’est installé en Cisjordanie.

Jérusalem, berceau des trois religions monothéistes, est depuis toujours un point explosif pour les Palestiniens. En prenant cette décision, Trump a déclenché une vague de vives tensions dans toute la Cisjordanie et dans le monde arabe. En effet, depuis cette date, le quotidien est synonyme de confrontations violentes avec l’armée israélienne (balles réelles, gaz lacrymogènes), incursions nocturnes, destruction de maison et même des écoles, construction de nouvelles colonies … Ainsi, cette décision est comme un feu vert américain à la politique d’extrême droite du gouvernement israélien.

En représailles à l’opposition de l’Autorité palestinienne à la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, et suite à son refus du parrainage américain d’une paix par d’inexistantes négociations, le gouvernement Trump coupe ses contributions à l’UNRWA qui fournit des services de santé, d’éducation et d’aide humanitaire d’urgence à cinq millions de réfugiés palestiniens. Sur le terrain, les répercussions sont immédiates : fermeture des écoles et des centres de santé. 1213 garçons et 1194 filles jusqu’à présent scolarisées dans les écoles UNRWA du camp errent dans les rues.

C’est dans ce climat de violence que l’association pour les femmes et les enfants du camp de réfugiés de Jenin, Not to Forget, doit remplir ses missions auprès des jeunes et des familles. Chaque jour, les défis sont de plus en plus grands: le projet de soutien psycho-social, cofinancé par le Comité pour une paix juste au Proche-Orient, à l’origine projet de soutien, devient un projet de base qui répond à des besoins immédiats. En effet, jamais les ateliers psycho-sociaux n’ont été aussi nécessaires tant pour les mamans que pour les enfants. Les ateliers de soutien et d’aide scolaire sont devenus des cours scolaires pour compenser la fermeture des écoles de l’UNRWA.

Les éducatrices dont le travail doit contribuer à la diminution de la violence se retrouvent dans des conditions impossibles. Elles doivent travailler avec des enfants qui vivent sous les tirs, les arrestations, les explosions, les destructions de maison, le lâchage de chiens policiers sur les familles au milieu de la nuit dans leur maison,… Dans  ce climat de terreur, leur vie est rythmée par les « breaking news » sur les réseaux sociaux qui donnent des infos continues sur la position dans le camp des soldats et des forces spéciales israéliennes déguisées en civils, lesquels lancent des chasses à l’homme créant partout le chaos  et recourent systématiquement aux exécutions extra-judiciaires contre de jeunes Palestiniens accusés de s’en être pris à des colons.

Pour accentuer ce climat de tension extrême, les drones israéliens ne quittent plus le ciel de Jenin. Leurs sons continus et interminables, jour et nuit sans répit, engendrent une situation de stress et de fatigue tant chez les enfants que chez les grands.