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Ciné-Club Proche-Orient: “Omar”

Film-thriller de Hany Abu-Assad, PAL / 2013 / 1:38 / VO sous-titrée en EN

Lundi 20 mai – 18h30 
au Centre Culturel Circolo Curiel 
107, Route d’Esch / Luxembourg-Hollerich
Entrée libre

Omar vit en Cisjordanie, il franchit quotidiennement le mur qui le sépare de Nadia et de ses deux amis d’enfance, Tarek et Amjad. Les 3 garçons ont décidé de créer leur propre cellule de résistance mais leur première opération tourne mal. Omar est arrêté par l’armée israélienne.  Relâché contre la promesse d’une trahison, parviendra-t-il à rester fidèle à ses amis, à la femme qu’il aime, à sa cause ?

“Omar” est un captivant thriller palestinien, politique et sentimental, brillant et émouvant, prix du jury à Cannes. 

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Interview avec Hany Abu-Assad, réalisateur: “A travers le cinéma, je combats pour la liberté.”

  • Omar est un thriller d’un genre nouveau : un thriller palestinien. Où avez-vous vu tous ces différents thrillers ?

“A Nazareth, là où je suis né. Il y avait, quand j’étais jeune, un cinéma qui s’appelait le Diana. On pouvait y voir toutes sortes de films, des mélodrames turcs, des films d’action égyptiens, des films de série B américains ou des films de superhéros, et des thrillers. Mais pas beaucoup de films européens, malheureusement. Plus tard, un ciné-club a été créé à Nazareth, par un passionné qui montrait aux étudiants les films de Godard, Truffaut, Bertolucci, Visconti, Carlos Saura, Pasolini, Wim Wenders, Fassbinder, Ken Loach. Il les réunissait tous dans une famille qu’il appelait le cinéma alternatif. J’ai beaucoup appris grâce à ce ciné-club. “

  • Omar est aussi un thriller politique. Peut-on dire que le film reflète, par-delà le suspense, un aspect du conflit israélo-palestinien ?

“Oui. Pour écrire Omar, j’ai rencontré des gens qui avaient été emprisonnés, interrogés par les Israéliens et forcés de devenir des indicateurs, des collaborateurs. J’ai voulu utiliser la situation politique des Palestiniens. Le mur construit par les Israéliens en Cisjordanie était, pour cela, une image parfaite. Qui raconte à elle seule toute une réalité. C’est une image qui a aussi quelque chose d’universel, et je voulais que le film puisse aussi être apprécié au-delà du présent où il se situe. Il s’agit de raconter une histoire qui dure depuis des siècles et n’est pas terminée. Une situation de domination où toutes sortes de techniques de pouvoir sont à l’œuvre pour priver les gens de leur dignité. Pour leur faire comprendre qu’ils sont impuissants et que la seule chose qu’il leur est possible de faire, c’est d’obéir aux règles.”

  • Vous montrez cela dans votre film en prenant du recul. Vous n’êtes pas pris vous-même dans la dureté du conflit ?

“Quand j’étais jeune, je voulais devenir un combattant pour la liberté. Ma liberté et celle des Palestiniens. Je voulais me battre, car qui d’autre le ferait pour moi ? Quand on est jeune, on n’a pas beaucoup de façons de s’emparer de la vie. Le combat en était une. Mais on ne peut pas se déclarer combattant tout seul, il faut être intégré à un mouvement. Ça ne s’est pas fait, pour des raisons finalement assez banales, notamment parce qu’on ne me trouvait pas la force physique pour ça. Alors, je me suis emparé de la vie à travers le cinéma. Et quand je l’ai fait, c’était toujours en me considérant comme un combattant pour la liberté. Mais avec les armes d’un réalisateur.”(Propos publiés dans Télérama)

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